Dans nos vies nous traversons tous des deuils : la perte d’un emploi, la rupture avec un conjoint ou un ami, la fin de nos 20 ans… mais aussi des deuils en lien avec la mort d’un proche.
Le deuil c’est faire la paix avec la perte et la séparation de quelqu’un ou quelque chose qui nous est cher, mais tous nos deuils ne nous prennent pas le même temps ni la même énergie.
Aujourd’hui, c’est du deuil en lien avec la mort dont je souhaite vous parler. La perte d’un être cher est une souffrance importante dans nos vies. Elle amène souvent à se poser des tas de questions telles que : comment continuer à vivre ? Comment faire pour gérer une nouvelle organisation ? Comment vivre avec cette peine ? Ou encore, comment vivre avec ce vide en moi ?
Dans bien des cas, la famille, les proches aidant, et le temps faisant son œuvre, nous finissons par nous remettre de cette perte. Mais parfois c’est plus difficile cela ne passe pas : il n’y a pas de bonnes raisons pour cela, je ne peux établir la liste des types de deuils que vous aurez du mal à traverser. Chaque personne a sa réponse, et en chaque personne, chaque deuil résonne de manière différente.
Parfois, les personnes mettent des années à se rendre compte qu’elles n’ont pas fait le deuil de la perte de tel ou tel être cher.
Dans ma pratique, j’ai plusieurs fois accompagné des personnes qui ont réalisé, des années après la perte de l’être aimé qu’elles n’avaient pas fait leur deuil, cela pouvant aller jusqu’à 30 ans après. Décider de travailler sur un deuil ancien est un chemin difficile pour l’aidé car cela lui demande de reconnaître que ce deuil est réellement toujours souffrant. Mais aussi que le fait qu’il ne fasse pas ce deuil amène des relations complexes et souvent souffrantes dans sa vie présente.
De plus, cela demande à la personne de devoir surmonter une croyance répandue : « cesser de pleurer une personne décédé c’est comme choisir de l’oublier ou cesser de l’aimer ». Cela demande donc à ces personnes de se libérer de cette croyance pour entamer ce travail de deuil et de reconstruction.
L’EMDR pour libérer les émotions du deuil
Actuellement, il existe bien des méthodes pour permettre de faire son deuil, pour ma part, j’ai travaillé à partir de l’EMDR (retraitement par les mouvements oculaires). Cette méthode thérapeutique permet de partir du souvenir de la perte de l’être aimée, de le retravailler afin de libérer les émotions souffrantes en lien afin de rendre le passé au passé et de ne garder dans le présent que les souvenirs libérés des émotions souffrantes. Cela permet dès lors à la personne de renouer avec sa vie et d’oser exister pleinement. Et donc de fonctionner dans sa vie du quotidien sans la souffrance de cette perte.
Souvent, pour permettre de pérenniser ce changement, je travaille également avec l’ANDC (Approche Non Directive Créatrice) qui est une approche permettant d’accepter « l’ici et maintenant » et de vivre à partir de qui nous sommes. C’est une approche qui facilite l’acceptation de soi de manière pleine et entière et ainsi de développer l’amour de soi. Cette approche permet dès lors à la personne de consolider dans « l’ici et maintenant » de ses relations, l’acceptation de la perte de l’être cher.
Pour vous donner un exemple : Il y a quelques années, j’ai accompagnée une personne dans le deuil de sa sœur qui était décédée dans un accident sous ses yeux 30 ans auparavant. Cette personne ne pouvait plus parler de sa sœur et aucun membre de sa famille n’osait en parler avec elle. Elle avait ponctuellement des visions de sa sœur morte et lui parlait souvent. Elle voyait bien que cela la coupait de ses proches mais elle ne savait pas comment faire autrement et ne voulait pas perdre cette présence avec laquelle elle vivait depuis si longtemps.
Après quelques séances, dans lesquelles nous avons travaillé sur construire la relation thérapeutique et donc la confiance, elle a fini par accepter de travailler ce deuil. L’objectif de ce travail était de se sentir plus libre et de pouvoir être plus sereine avec ses proches. Nous avons travaillé dans un premier temps en EMDR, cela a été douloureux mais à la fin très libérateur.
Et c’est ainsi que peu à peu, elle a pu parler de sa sœur avec ses enfants et son conjoint mais aussi avec sa famille. De plus, elle s’est de mieux en mieux occupée d’elle, elle s’est autorisée à se faire plaisir, à être féminine.
Cela lui a redonné l’envie de vivre pleinement sa vie de femme. Et tout cela sans avoir perdu sa sœur puisqu’elle était libre maintenant d’en parler avec les gens qu’elle aimait et qui l’aiment. Pour consolider cette étape d’acceptation de tous ces changements chez elle, j’ai travaillé avec l’ANDC.
Retrouvez tous les articles de Marie Boudoux d’Hautefeuille ainsi que des informations complémentaires sur le déroulement d’une séance d’EMDR directement sur son site.