Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement

Au cours du chemin de deuil, on est amené à traverser un grand nombre d’états émotionnels. Une émotion particulièrement redoutée revient très régulièrement dans les premiers temps du deuil et revêt de nombreuses formes. Je veux bien sûr parler du sentiment de colère.

Colère, culpabilité, soulagement… Vivre ces émotions durant le deuil, c’est le sujet d’aujourd’hui.

Nous vous proposons tout d’abord de visionner une courte vidéo de la rubrique « La voie de l’apaisement », dans laquelle Isabelle Carmoin, psychologue du réseau de soins palliatifs à domicile Océane propose de mettre quelques mots sur cette émotion complexe et parfois difficile à saisir.

Ressentir de la colère durant le deuil

Contre soi, contre ce qui s’est passé, contre la personne qui nous a « abandonné », contre ceux qui ne comprennent pas ce que l’on traverse, contre le personnel médical… Cette émotion est légitime tant les raisons d’être en colère sont nombreuses. On comprends mieux pourquoi on la retrouve dans beaucoup de témoignages. Le sentiment de colère est présent et partagé par la majorité des endeuillés à un moment ou un autre du long chemin de deuil.

Identifier et s’autoriser à ressentir de la colère

Cette colère légitime face à l’injustice que représente la perte d’un être cher peut prendre différentes formes. Elle est souvent très présente dans le deuil sans que l’on n’arrive nécessairement à l’identifier. Il est important de rester à l’écoute de ses émotions car la colère peut être à l’origine des ruptures et des bouleversements les plus déstabilisants du deuil. En effet, niée et dirigée vers soi, la colère peut se transformer en culpabilité jusqu’à vous ronger. Un sentiment de colère refoulé peut également vous amener à vous couper de vos proches, qui sont la ressource la plus importante pour traverser le deuil.

Ressentir de la colère est souvent inavouable et très dur à partager, c’est pour cela que cette émotion est souvent problématique et difficile à vivre durant le deuil.

Comprendre ce que l’on vit, s’autoriser à ressentir de la colère est une étape importante sur le chemin de deuil.

Mettre des mots sur les maux, c’est aussi prendre du recul pour mettre, l’espace d’un instant, la souffrance à distance. Ces moments de répit durant lesquels on peut reprendre son souffle sont vitaux. Identifier et accepter les émotions même les plus inavouables est un passage obligatoire vers l’apaisement.

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« Je suis en colère contre ce qui s’est passé »

La mort d’un être cher nous confronte directement à la question du sens. Une interrogation revient alors sans cesse et hante les esprits jusqu’à l’épuisement : « Pourquoi ? »

Le choc du décès nous plonge alors dans un chaos total, qui déstabilise et entraine la perte des repères. Il ébranle même jusqu’aux croyances les plus ancrées.

Dans les premiers temps on peut se sentir hébété, comme si l’on venait de subir l’impact d’un accident extrêmement violent. Ce sentiment de confusion total peut durer longtemps pour progressivement laisser place à de la colère. Une colère « contre ce qui s’est passé », contre l’injustice que représente la perte d’un être cher.

Ne soyez pas trop dur contre vous, car comme toute victime d’un violent accident dont vous n’êtes pas responsable, vous avez le droit d’être en colère. C’est humain de se sentir en colère face à l’injustice, à la souffrance et à la blessure du manque.

Lorsque l’on subit un coup en plein cœur, on a le droit de céder à la colère. Laissez la sortir, criez, pleurez, blasphémez si besoin. Libérer ce cri du cœur en souffrance est une étape qui peut faire du bien et permettre un vrai déclic pour mieux retrouver une stabilité intérieure.

Quand la colère isole

Il y a aussi la colère contre ceux qui n’étaient pas là, contre ceux qui ne sont pas là pour vous car ils ne comprennent pas votre situation. Face à l’incompréhension de l’entourage il se peut que vous libériez toute cette colère contre eux.

Cette colère contre l’entourage est souvent un appel à l’aide face à la violence que vous subissez et qui vous épuise jour après jour.

Même si vous vous sentez déçu par les autres, il est important durant le deuil de ne pas couper totalement le lien avec votre entourage. La recherche d’un responsable est naturelle, néanmoins prenez garde à ne pas être trop dur envers vous-même ou envers votre entourage, qui est aussi impuissant que vous face aux évènements.

La colère contre soi : la culpabilité

La colère, quand elle est portée contre soi, peut donner naissance à un sentiment de culpabilité. On se reproche « de ne pas avoir fait assez » ou encore « de ne pas avoir vu ou compris », d’être encore là mais pas lui. On aurait aimé être plus présent, être à ses côtés lors des derniers instants…

Une expression populaire dit qu’on se rend d’autant plus compte de ce que l’on avait une fois qu’on l’a perdu. Dans le cadre du deuil, le sentiment de vide dans l’existence que laisse l’absence du défunt met en lumière l’importance du lien partagé avec lui. Cette sacralisation peut pousser le survivant à avoir des comportements anxiogènes : en étant par exemple particulièrement dur contre lui-même et en se sentant coupable d’être encore là.

Face à l’absence de sens de la mort d’un proche, on peut être tenté de rediriger cette colère contre soi. Cette propension naturelle que l’on a d’endosser les responsabilités peut se révéler une grande source de souffrance quand il s’agit de vivre un deuil. Cet élan de culpabilisation est très présent chez les enfants, pour lesquels il faut être attentif à la pensée magique. Ce vécu de culpabilité est d’autant plus présent dans le cadre d’un deuil après suicide. Dans ce cas, on a tendance à se donner un rôle plus direct dans la responsabilité de ce qui est arrivé, et cela se traduit par une phrase qui revient systématiquement à l’esprit: « si seulement j’avais su ».

Le sentiment de culpabilité peut aussi naître du soulagement ressenti à la suite d’une fin de vie longue et éprouvante, notamment dans le cas de la maladie d’Alzheimer ou d’un cancer à multiples récidives. Ce sentiment de soulagement et de culpabilité est alors encore plus difficile à partager, de peur d’être mal perçu par l’entourage. Et puis cette culpabilité est parfois un des derniers fils qui nous relie au défunt: s’en affranchir peut donner l’impression de vouloir couper définitivement le lien d’attachement.

La culpabilité est une forme pernicieuse que peut prendre la colère, il faut y être très attentif. Mettre des mots sur ce que l’on se reproche est crucial pour explorer ce sentiment en profondeur. Cela permet à terme de s’accorder le pardon, sans pour autant rompre le lien qui nous lie au défunt, et marque souvent le début d’une nouvelle relation avec lui. Une relation plus apaisée.

Le ressenti de culpabilité est présent dans de très nombreux deuils et se vit de manières très différentes. Il y autant de sentiments de culpabilité que d’histoires de vie et de liens. Sur le forum, vous trouverez un sujet initié par Qiguan dédié au rôle de la culpabilité durant le deuil. Pour vous aider à explorer cette culpabilité, vous pouvez découvrir les témoignages d’autres personnes en deuil et partager votre vécu de deuil.

Dois-je vraiment libérer mes émotions ?

Vivre les émotions violentes du deuil peut faire peur. La crainte de perdre le contrôle est paralysante, pourtant c’est bien parce qu’elles sont violentes que ces émotions ont besoin d’être libérées. Vous pouvez être sûr que vous vous sentirez mieux une fois que vous aurez relâché un peu de cette pression qui ajoute du poids à votre souffrance. Donner libre cours à vos émotions et les épuiser peut vous permettre de ne pas vous laisser submerger, et de ne pas laisser la colère affecter tous les aspects de votre vie.

Nous comprenons votre souffrance, vous avez le droit d’être en colère au vu de l’injustice que vous traversez. L’important est de trouver une manière qui vous convient pour vivre ces émotions : écriture, sport, échange, marche… Et de trouver l’endroit et l’interlocuteur appropriés qui sauront accueillir ces émotions sans jugement.

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Vers qui me tourner pour libérer mes émotions ?

Si vous sentez que vous avez besoin d’un soutien extérieur pour aller au bout de vos émotions, veillez à choisir une personne en qui vous avez une grande confiance, qui saura être suffisamment bienveillante pour accueillir votre  souffrance sans vous juger, et surtout sans essayer de l’anesthésier avec des mots qui seraient des « injonctions à aller mieux ».

>> Comment solliciter de l’aide durant le deuil

Pour cela vous pouvez faire appel à vos proches, mais parfois ils peuvent aussi être affectés par la perte.  Alors vers qui se tourner ?

N’hésitez pas à contacter les associations de bénévoles qui accompagnent le deuil, un professionnel, ou bien à partager votre ressenti sur le forum d’entraide. Une communauté de personnes ayant éprouvé les émotions du deuil peut vous aider extérioriser les vôtres dans un cadre bienveillant.

Traverser le deuil, c’est progressivement accepter notre impuissance. Impuissance face à ce qui s’est passé, face à la mort inéluctable… C’est une forme de lâcher prise. Beaucoup de personnes témoignent d’une sorte de renaissance suite à la perte d’un proche. Le deuil peut nous transformer jusqu’à nous faire accéder au pardon sincère et entier, dès lors que l’on accepte qu’il existe parfois des victimes sans bourreaux.

Yacine Akhrib – « N’hésitez pas à m’écrire si vous souhaitez échanger au sujet de votre perte ou si vous avez besoin de conseils pour aider un proche en deuil.

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  • C’est avec émotion que j’ai lu et écouté cette séquence consacrée à la colère . Je suis en train d’en sortir mais que c’est violent cette émotion qu’est la colère cela on le savait déjà, mais associe a d’autres cela vous laisse ss le souffle ,épuisé ,ss aucune énergie une fois que le gros de la bourrasque est passée. Je sens que j’avance un peu , je parle de lui ss que la gorge se noue systématiquement ,la douleur tjs aussi claquante mais elle parvient ou je parviens a se ou a la canaliser. Que de souffrance, ne pas aimer fais souffrir mais aimer et être aimer est encore plus dévastateur, je pourrais dire que c’est bon d’avoir aimer et d’avoir été aimer mais aussi que ma vie ne sera plus la même . Comme j’aimerai savoir s’il est bien lá oú il est car je l’aime tellement encore que je m’inquiète pour lui, même si je suis consciente que ns ne pouvons rien l’un pour l’autre. Je l’aime et l’aimerai tant qu’il me restera du souffle. Encore merci pour cette séquence.

    • Beau témoignage on me dit que de la haut ma fille et ma femme m envoie des grâces facile à dire mais au quotidien pas facile à vivre ils sont tellement présent j ai encore deux enfants mais le plus dur c est de ne plus pouvoir partager et aimer j aimerais tellement refaire ma vie mais c est difficile

  • simplement, je souffre énormément.
    ca fait déjà 2 mois jour pour jour que j’ai perdu mon fils de 16 ans et demi, mais ma souffrance ne diminue pas.
    ma vie a du coup changé.
    je ne vois plus les choses comme avant.
    ahh; que je souffre. qu’ai je fait pour mériter celà? je ne sais pas.
    toute fois que j’en parle, je ne peux m’empêcher de pleurer.
    que c’est dure pour moi.
    je suis abattu.
    c’est maintenant que je sais qu’il ya une souffrance au delà de la souffrance.
    qu’ la vie est cruelle.
    je ne le savais pas.

  • Bonsoir, mon père est décédé depuis le 3 aout2015, TS. Avec des antécédents de maladies, bref, j ai pas vraiment fondu en larme, presque une absence d émotions… Je pense à lui tout les jours…..cela veut dire quoi ? Je suis souvent nerveuse, hérité pour peux de choses,. Ma mère qui ne surmonte pas son chagrin, me parle de lui constamment. Je lui demande de faire le pour et le contre, pour surmonter sa peine…… Je sais pas……..

  • merci pour cette vidéo ,effectivement ,1 mois aprés la perte de mon papa ,2 sentiments complexes me rongent ,la souffrance de la séparation et la colère .la colère de ne pas avoir compris qu’il allais partir et le sentiment d’être abandonnée par ses amies proches qui donnent l’impression de banaliser ou plutôt normaliser la disparition de mon papa à 90 ans avec une maladie grave , cela m’a poussé à m’isoler d’elles alors qu’on étaient très proches et je vis mal cette situation ,à un certain moment j’oubli la vraie raison de mon deuil et je me focalise sur le deuil de l’amitié ,je me demande si j’ai raison de réagir de la sorte ,car j’ai envie de leur parler de mes sentiments de culpabilité ,la culpabilité d’avoir pris la décision de le soulager dans une clinique ,de l’avoir laissé mourir tout seul ,de ne pas avoir compris qu’il allait partir en 4 jours ,qu’il n’a pas terminé ces jours dans son lit bien au chaud comme il l’a toujours aimé être , plein plein plein de question …..en plus quelques heures avant sa mort il m’a murmuré des phrases que je n’arrivais pas à comprendre et s’a me ronge ,qu’est j’aimerai savoir ce qu’il voulait me dire …peut être qu’il voulait rentrer mourir dans son lit et entouré de ses proches …c dur dur de penser à cela de penser que je l’ai privé de sa demande

  • Bonjour,
    Cette vidéo résume totalement mes états d’âme. Cela fera deux mois que j’ai perdu mon mari. Celui-ci se battait depuis bientôt 20 ans contre une maladie neurologique et le spécialiste étant arrivé au bout des molécules, dosages, horaires l’a fait hospitalisé le 05 janvier 2017 pour une remise à plat de son traitement et voir ce que l’équipe médicale des soins de suite protégés pouvaient proposer. Il était donc dans cet hôpital pour une petite durée mais une semaine après il a attrapé la grippe et quelques jours après une pneumonie. Le 21 janvier il décédait.
    J’avais été le voir la veille avec toutes les précautions que la grippe de cette année imposait (lavage des mains, port d’un masque) et l’infirmière m’avait dit qu’il était mieux, ce que j’ai pu constater effectivement.
    Le lendemain matin celle-ci me téléphonait me disant que mon époux n’était pas bien du tout et qu’il serait judicieux que je vienne mais surtout pas toute seule. Je ne voulais pas le croire et lui ai demandé : »mais grave au point que le pronostic vital n’est pas engagé quand même » et elle m’a répondu « si, je suis désolée »
    J’ai téléphoné à ma fille et mon gendre qui habitent à une trentaine de kms de chez nous et ils sont arrivés sans perdre de temps. Nous nous sommes rendus à l’hôpital (7 kms) et là l’infirmière est venue au-devant de moi et m’a annoncé « je suis désolée mais votre mari vient de partir ».
    C’est là que la vidéo décrit bien les sentiments qui m’ont animée et qui m’animent encore : incrédulité, choc émotionnel, incompréhension, colère etc … J’ai voulu me précipité mais elle m’a dit « vous ne pouvez pas rentrer dans la chambre de votre mari, j’attends le médecin pour qu’il confirme le décès ».
    Tout ceci pour dire qu’au bout de deux mois je ne crois toujours pas que mon époux m’a quittée. Pour moi il va revenir, tout ceci n’est qu’un cauchemar car quoi, il y allait pour faire à nouveau reculer pour un temps cette maladie évolutive j’en conviens mais pas pour attraper la grippe!
    Lorsque les amis/amies, voisins me disent « oui mais il avait 83 ans » je sais au fond de moi et lorsque j’ai lu les témoignages de maman ayant perdu un enfant que je ne devrais pas me plaindre que nous sommes restés ensemble 54 ans mais malgré cela c’est une partie de moi qui m’a été arrachée. Je m’en occupais à longueur de journée, oh il ne demandait pas de soins lourds mais plutôt une attention de tous les instants, mais je le faisais sans contrainte. Bien que la parole les derniers mois aient été affectée il n’empêche que sa présence me suffisait et je rejoins Tlili lorsqu’elle dit que son papa lui a parlé mais qu’elle n’a pas compris ce qu’il lui disait. Pour moi cest pareil ; comme je le dis plus haut la veille de son décès il y avait un mieux, il m’avait reconnue, et à un moment il m’a parlé mais je n’ai pas compris, le plus dur c’est qu’il a compris puisqu’il a fait un geste négatif de la tête. De plus je n’ai pas osé enfreindre la règle mise en place par l’hôpital au niveau de la contagion et je n’ai pas baissé mon masque pour lui embrasser les lèvres comme je le faisais tous les soirs en lui disant bonsoir et c’est ce qui est le plus difficile à surmonter. LA CULPABILITE. C’est un mal qui ronge à longueur de journée et même la nuit lorsque je me réveille c’est cette colère contre moi qui me donne un uppercut. Je m’arrête là car j’aurais encore tellement à raconter mais à quoi bon .
    Merci encore pour cette vidéo et pour tous les témoignages.

  • Bonjour,
    Je suis très en colère contre l’EHPAD où ma maman est décédée la nuit car lorsqu’elle lorsqu’elle utilisait, à bon escient, la sonnette de nuit, la soignante (dont c’est le travail de se déplacer) venait selon son bon vouloir, son humeur, etc…
    « L’autorité de contrôle » ARS -Agence Régionale de Santé- censée vérifier le bon fonctionnement de ces établissements ne dispose pas des moyens suffisants pour contrôler les compétences des personnels et s’assurer d’un encadrement médical adéquat. De plus, les responsables de ces maisons de retraites savent très bien dissimuler tous les dysfonctionnements en leurrant les délégués de l’ARS lors de visites prévues sur signalement et plaintes des familles de résidents (maltraitance, négligences et errreurs de soins, etc).
    J’apprécie les témoignages des personnes qui connaissent l’épreuve du DEUIL d’ETRES CHERS. Cela m’aide à comprendre les émotions qui nous envahissent, la tritesse qui nous submerge, la souffrance que l’on pense insurmontable. Vos conseils de thérapeute liée à la psychologie de personnes en souffrance sont très utiles pour savoir où, vers qui se tourner pour chercher de l’aide, comment tenter de gérer les crises d’angoisse, la dépression qui nous guette du fait du vide laissé par le proche disparu. Encore merci pour ce partage, ces échanges bienfaisants pour tenter d’aller mieux en apaisant notre DOULEUR. Bien cordialement.

  • J’ai lu cet article quand j’étais en plein programme « découvrir son chemin de deuil » il ‘ya plus d’un mois,

    mais aujourd’hui je le perçois différemment ! c’est bizarre, on dirait que je fermais les yeux délibérément sur

    certains passage de l’article pour ne rien voir , pour ne pas m’identifier à ces émotions !

    On dirait que je le lis pour la première fois maintenant… Je me sens beaucoup plus éclairée en le relisant …

    Merci pour ce rappel , vous m’avez persuadé qu’il ne faut jamais couper le lien avec les sources

    d’instructions quand on a eu la chance de découvrir !

    Merci infiniment!

  • J’ ai mis tristesse car quand je perd des gens ou un animal, je pleure facilement. Les enterrements de n’ importe qui, je pleure. Ces jours j’ ai parfois de la tristesse car ma prof de chant est décédée. c’ était dur à l’ enterrement. Quand c’ est des amis qui perdent un membre de famille ou eux qui décèdent, par respect pour eux je viens à l’ enterrement ou une de leur messe. Je leur écrit une carte de condoléances et je garde une photo de la personne décédée. Si je peux, je vais les voir au cimetière. Quand quelqu’ un décède, je parle facilement de la mort et de tous les autres défunts. Quand l’ enterrement est passé, je peux passer des soirs à pleurer pendant la nuit.

  • Je viens de perdre mon mari et j’eprouve Certains des sentiments évoqués dans cette vidéo. La souffrance violente, la culpabilité, la colère envers un hôpital qui n’a pas fait le nécessaire pour poser un diagnostic rapide qui aurait peut être permis de sauver mon mari. Il a fallu plusieurs mois pour que le diagnostic soit posé par un autre hôpital et le cancer était déjà métastasè et ne pouvait plus être soigné d’une manière efficace. Mon mari est resté quatre mois à l’hopital, nourrinpas sonde car il ne pouvait plus manger. On lui a fait une chimio de pointe mais qui n’a eu aucun effet. Ensuite il est rentré à la,maison en hospitalisation à domicile, je me suis occupée de lui, jour et nuit. Maintenant je suis seule, pour la fin de ma vie et j’espere que ça ne durera pas trop longtemps. J’ai des enfants adorables et qui prennent grand soin de moi, des amis qui ont accompagné mon mari jusqu’au bout de sa vie mais rien n.y fait. Je suis révoltée car mon mari menait une vie saine, il était très actif, sportif, ne faisait aucun excès et je ne comprends pas pourquoi il a attrapé cette saloperie. Je prends un traitement pour me permettre de tenir, je suis suivie par un psychologue, mais ça n’empeche Ni la révolte ni cette souffrance abominable.

  • mon gendre nous a quitté il y a 5 mois d’un avc cérébral foudroyant a 36 ans notre fille en a 30 et ils vivaient ensemble depuis 12 ans.il était comme notre 2e fils .alors oui j’éprouve de la colère:pourquoi si jeune,il n’était jamais malade,colère contre moi car même s’il était en bonne santé ses petits maux de tète m’alertait mais il

  • mon gendre 36ans nous a quittté d’un avc cérébral alors qu’il vivait depuis 12ans avec notre fille 30 ans etdevaient se marier avaient des projets,et que rien ne laissait supposer une telle issue!!! oui j’éprouve de la colère,pourquoi si jeune,pourquoi alors qu’ils avaient des projets ensemble! pourquoi ne m’écoutait il pas lorsque je lui disait d’aller consulter minimisant ses maux de tète!!!du a la fatigue disait il!!! maintenant je nous devons soutenir aider notre fille dévastée,alors j’ais fait un pacte avec lui:mème si tu n’es pas responsable de ta mort ,je te demande de nous aider,de soutenir notre fille de l’aider a trouver des moyens pour s’en sortir TU NE PEUX PAS L’ABANDONNER AINSI!!! ma colère se transforme en force en détermination pour comprendre aider notre fille a trouver ses propres moyens en suggérrantdes possibilités et moyens pour exprimer ses émotions depuis elle cherche trouve soutenue et aidée mais parfois je n’en peux plus,je me dis qu’il était comme mon fils et malgré tout je n’ais pas eu les arguments convaincants pour qu’il consulte !!!culpabilité!!!! et colère coctail détonant mais me pousse a l’action a l’écoute de moi même de notre fille,au jour le jour.laissant la place a d’autres amis collègues qui la soutiennent aussi.il ne faut pas compter sur la famille de son conjoint qui a dirigée sa colère contre notre fille et nous avons coupé les liens pour la protéger elle n’a pas besoin de cela en plus!!!mais cette situation a accentué sa colère contre eux!encore des émotions a libérer!!!travail,oui,de longue haleine,au jour le jour sans entissipation,acceptant ce qui vient en nous,merci de votre écoute texte et de cette psy super je me retrouve bien dans ses paroles et mon cheminement tout simplement humain!!!!

  • Je fais le deuil de ma mère. Elle n’est pas décédée mais est devenue totalement dépendante. Elle ne parle plus, ne marche plus, mange par sonde. C’est encore plus dur que si elle était déjà partie. Pendant 1 an je me suis sacrifiée pour elle. Même ma grossesse est passée en second plan. Depuis 2 semaines, je ressent beaucoup de colère contre elle. Je n’ai plus envie d’aller la voir. De toute façon, j’y gagne rien. Bref… Depuis 2 semaines quand je pense à elle je ne voit que du mauvais. Elle qui ne voulait pas que j’ai un 2e enfant, elle qui nous manipulais, elle qui voulait vivre au-dessus de ses moyens, elle qui nous cachait sa vie… C’est quoi cette mère ? Quand je vais la visiter elle ne me souris pas beaucoup, pourtant je suis aux petits soins. Si c’est mon mari, elle lui souris…. tous les cadeaux que je lui offrait elle n’en profitait pas. Bref. C’est dur de se dire que c’est la mère que j’ai eu. Depuis 1 an je me bat pour elle. Depuis 2 semaines, je laisse tomber, de toute façon elle n’en vaut pas le coup. C’est triste.

  • Ma petite soeur est partie il vas y avoir 3 semaines . 18 mois de souffrances terribles . Elle a mal été suivie des le départ. Il y a eu beaucoup d’erreurs médicales. Ma soeur n’était pas un cobaye, elle sentait bien que certaines choses n’était pas logique . Tout cela c’est une chose, la tristesse indescriptible que je ressent en est une autre .bien sûr que je la reverrai je suis croyante . Oui mais quand ??? Bien sûr qu’elle est au ciel mais sans nous . J’ai perdu le reste de mon insouciance je vieillierai sans elle alors que je m’en faisais tout un plan . Qui pourra la remplacer ???

  • Ma mère est partie il y a 3 semaines des suites d’un cancer. Elle a caché à tout le monde l’avancée de son cancer. Nous nous sommes retrouvés devant le fait accompli, à l’hôpital quand la fin fut imminente. Je suis restée à ses côtés jusqu’à son dernier souffle. Aujourd’hui, je suis rongée par la culpabilité car ces 2 dernières années j’ai pris du recul avec elle sans pour autant coupé les ponts. Je m’en veux tellement. Je n’arrive pas à avancer.

  • Après le décès de ma grand-mère, je me sens en colère. Pourtant, j’ai acceptée qu’elle parte. Au vu de son état, c’était bien mieux pour elle, d’ailleurs. J’ai regardé plusieurs documents sur es étapes du deuil, et voici ce que j’en perçoit:

    1) Le déni: I n’y en a pas eu. Ma grand-mère était dans un état de santé très précaire, et je m’attendais à ce qu’elle décède. Cela vous paraîtra peut-être horrible, mais, n’étant plus capable de s’alimenter seule, n’ayant plus l’usage de son corps, elle appelait la nuit mon grand -père (décédé lui aussi), pour qu’il « vienne la chercher », sa raison vacillait. Pour moi, il était souhaitable qu’elle puisse partir dans la dignité.

    2) Douleur et culpabilité
    Oui, pour moi, son départ a été douloureux. Quand bien même je m’y étais préparé, ce sont toujours de souvenirs joyeux qu’elle a fini par emporter avec elle, car jamais plus il n’y en aura. Je ne sens aucunement coupable de son décès: Depuis son premier AVC, nous allions la voir et l’assistions régulièrement. Nous la soutenions, même si elle pouvait avoir des mots assassins.

    3) La colère: Il n’y en a pas eu non plus. Je m’attendais à ce que ma grand-mère décède. Son départ m’a semblé davantage être une libération pour elle, que la privation d’un être cher. Je dis ceci, parce qu’avant de faire son AVC, ma grand-mère en avait fait un autre. C’est celui ci qui l’a rendue hémiplégique. A partir de ce moment, tout a vacillé. Son comportement à changé, elle est devenue irascible et amère. Mon grand-père a fait ce qu’il a pu pour l’aider, puis est décédé avant elle.
    Maintenant je suis en colère, très en colère. Mais je ne sais pas pourquoi.

    4) Le marchandage: Comme je le dis précédemment, je m’attendais à ce qu’elle décède. Décès que je considérait comme une délivrance pour elle, qui ne pouvait plus contrôler ni son corps ni son esprit. Il n’y a pas donc pas eu de marchandage.

    5) Dépression et douleur
    Ici, je ne saurais vraiment dire. Tout ce que je sais, c’est que je me sens en colère contre à peu près tout et n’importe quoi. Ce n’est pas raisonné. Dans mon cas, j’ai senti de la douleur de son vivant, puisque j’ai vu ma grand-mère changer du tout au tout, petit à petit. Comme un naufrage. Je ne sais pas s’il s’agit de dépression, mais je sais que depuis, je dors mal, je suis fatigué, je ne veux voir personne. Tout m’énerve.

    6) La Reconstruction
    Ma grand-mère est décédée quelques jours avant mon trentième anniversaire. Je suis sensé le fêter, mais rien ne se goupille comme prévu. La colère revient, intérieurement, tout le temps. Il me semble clair que je saurai passer le cap. Mais pourquoi autant de colère? ce n’est ni raisonné, ni raisonnable.
    Lors de l’enterrement, j’ai été à deux doigts d’insulter le prêtre, de hurler et de faire un scandale dans l’église (ce que je n’ai pas fait: les membres de ma famille, et les proches se recueillaient. Je n’était en aucun cas légitime pour vomir ma haine, en ce moment important.)
    Mais d’ailleurs: la haine contre quoi? Difficile à dire. Je crois qu’écouter le prêtre raconter toutes ces âneries (pour ne pas dire autre chose), m’a révulsé. Comme si un préchi-précha, allait compenser les années de souffrances d’une personne âgée, et les conséquences terribles que cela a pu avoir, au sein de notre propre famille, et pour nos proches. Il n’y aurait donc aucune justice pour une personne qui avait beaucoup souffert, et ce, pour rien. Amertume et colère restent donc entremêlées.

    7) L’acceptation
    Comme j’ai pu e faire comprendre plus en haut. Ma grand-mère était malade depuis longtemps déjà. Son décès m’a paru être une réelle délivrance, la concernant. J’accepte le fait de ne plus jamais la revoir, et de devoir conserver les meilleurs souvenirs. Mais, si j’ai accepté son départ, je ne m’explique pas cette colère lancinante, latente. Le pire, c’est que je ne saurais dire contre qui, et pourquoi. Cette colère me rend sombre, et irascible. Et je ne veux pas vivre comme ça.

    Que puis-je faire?

  • Bonsoir Madame,
    j’ai vécu 10 ans avec une psychologue, j’ai trouvé votre video intéressante, j ai 50 ans aujourd’hui; je suis célibataire, et je souhaite rencontrer une femme qui vous ressemble.

    Rémi

  • Bonjour j ai perdu ma mère en novembre 2021, voilà maintenant quatre mois passés, elle était une mère toxique pour moi et pour mes enfants, j avais rompu avec elle 17 mois avant sa mort ,alors le fait que je ne me suis pas réconciliée avec elle et de ne plus la revoir m a un peu secoue au début tout en ayant des sentiments de colère et de culpabilité au début, ainsi je me suis isolée et même son deuil je l’avais fait seule avec mes deux enfants, etant rejetée de sa famille et de mes freres et soeurs.

  • Merci beaucoup pour tous ces partages.
    Merci beaucoup pour tous ces mots rassemblés que l’on ressent à travers la perte de cette moitié de nous même et qu’il est parfois difficile d’exprimer
    De rassembler ,tel le paradoxe est puissant dans ces émotions et sentiments trop douloureux L’absence de cette moitié qu’est la personne aimée , crée un vide à l’intérieur , ou une part aussi de nous même va s’éteindre.Nous ne sommes plus que la moitié d’un tout que la moitié de nous…

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