J’aimerais vous révéler la thérapie la plus efficace dont j’ai pu être témoin au cours des 6 dernières années passées à accompagner les chemins du deuil.
Simple, à la portée de tous, elle panse le deuil sans l’intervention d’aucun thérapeute, d’aucune carte vitale, sans ni même avoir à sortir de chez soi…
L’écriture, car c’est de cela dont je veux vous parler aujourd’hui, a permis à des milliers de personnes d’exprimer les émotions les plus silencieuses, de les épuiser avant qu’elles ne les étouffent, les isolent et finissent par les détourner du chemin de la vie.
En ce sens j’ai vu les mots faire de véritables miracles.
Pour vous parler de ces mots qui soignent je préfère donner la parole à une personne admirable dont j’ai eu la chance de croiser le chemin le mois dernier : Laetitia Lycke, une jeune maman qui a trouvé dans l’écriture d’un livre sur le décès de son premier enfant la plus poétique des thérapies.
> Lire le témoignage de Lætitia
Mettre des mots sur les maux du deuil
Si je suis si admiratif de Lætitia Lycke ce n’est pas uniquement pour la qualité de sa plume mais surtout pour le courage dont elle a fait preuve après le décès de son enfant. Elle a osé rompre le silence, osé mettre des mots sur ce deuil sans nom, osé parler de la mort.
Car, pour m’y être essayé, je sais à quel point il est difficile d’écrire sur la perte.
Si les mots ont le pouvoir de mettre la peine à distance, écrire le récit de son chemin de deuil nous rappelle inévitablement à la réalité de la perte. Poser des mots sur cette blessure du cœur, c’est se replonger dans ce que nous avons de plus intime, c’est une expérience authentique où l’on ne peut tricher.
C’est pourquoi dans les premiers temps, l’écrire peut faire peur. La crainte de rendre l’absence plus tangible en la marquant à l’encre est légitime.
Pourtant selon moi, la poésie reste à travers les époques, la plus belle façon de faire vivre les souvenirs, de tracer les contours de notre traversée du deuil, de réaliser le chemin parcouru et apporter un peu de lumière à celles et ceux qui affrontent le deuil.
Enfin, retranscrire ses émotions sur le papier peut devenir une formidable manière de vivre ses émotions pleinement, de s’en libérer, et d’épuiser les plus violentes d’entre elles. Comme si le flot des larmes faisait glisser les mots sur le papier rendant l’écriture moins douloureuse.
Un pas de plus vers l’apaisement.
Que ce soit sous la forme d’un texte écrit au défunt, d’un dialogue, d’un poème, d’un journal intime, l’écriture est un fabuleux moyen pour devenir acteur de son travail de deuil.
Il y a milles et une manières de vivre son deuil, l’écriture est l’une d’elles, je vous souhaite sincèrement de trouver la votre dans les mots ou ailleurs…
La plus efficace des thérapies durant le deuil
Je vous propose de terminer avec un poème que j’ai récemment découvert. Il m’a permis de prendre conscience de l’origine de mon émerveillement pour les mots et à l’égard de tous ceux qui tentent de faire œuvre de leurs blessures du passé.
« Tout œuvre digne de ce nom, un poème, une musique, une peinture, une sculpture, tente de transformer la solitude en ouverture, la souffrance en communion, les cris d’appel en chant, chant qui raisonne par delà les abîmes creusées par la séparation et la mort. » – François Cheng
Le forum d’entraide deuil
Vous consultez le forum d’entraide en silence sans jamais oser écrire ? C’est peut-être aujourd’hui l’occasion d’y poser quelques mots, de partager un peu de votre peine avec des personnes qui traversent aussi la perte d’un être cher. Votre témoignage sera lu avec bienveillance et trouvera assurément un écho.