Séance : Perdre un proche dans des circonstances brutales
Les derniers moments de vie que l’on a partagé avec la personne disparue mais aussi les circonstances de sa mort ont une profonde influence sur le vécu du deuil. Ce sont ces derniers instants que l’on se remémore pendant des mois, encore et encore, au point de s’épuiser à ressasser sans cesse un film dont on connaît les moindres détails.
Comme il est important revenir sur ce passé, nous vous proposons dans la séance vidéo d’aujourd’hui de faire le récit détaillé de ce qui s’est passé.
Être pris au dépourvu devant la brutalité des événements
Lorsque la mort survient par surprise, elle prend tellement de court que l’on se retrouve dépourvu, sans défense devant la brutalité des événements. Pris dans le ronron quotidien de la vie, on en avait oublié que ceux qu’on aime peuvent disparaître en un instant, sans qu’on puisse avoir le moindre contrôle sur le cours des événements. Le monde est devenu incertain et profondément injuste. Prise de conscience, glaçante.
« La mort est une surprise que fait l’inconcevable au concevable. » Paul Valéry
Être en quête des indices qui auraient dû…
Si dans le cas d’une longue maladie, la mort apparaît comme une issue prévisible, la mort brutale, elle, échappe à toute explication. Pour autant, l’être humain a désespérément besoin de sens. Il est naturel de chercher à éclaircir les circonstances du décès, de vouloir reconstruire les événements, de chercher le moindre indice qui aurait pu nous avertir, nous mettre sur la voie.
Malheureusement, cette quête peut nourrir un fort sentiment de culpabilité : « J’aurais dû m’inquiéter lorsqu’elle m’a dit qu’elle avait mal à la tête mais je n’ai rien fait » ; « J’aurais dû remarquer qu’il était fatigué quand il a pris le volant », etc.
Ne pas avoir pu dire au revoir
L’un des regrets qui restent est de ne pas avoir pu dire au revoir à la personne aimée, ne pas avoir eu l’occasion de lui dire tout ce qu’on aurait voulu…En revanche, rétorqueraient ceux qui ont vécu, avec leurs proches une longue maladie ; « vous n’avez pas connu cette longue déchéance, cette dégradation physique et psychologique. Vous gardez intact un souvenir plein de vie ». Chacun a malheureusement sa part de douleur.
Le témoignage qui nous a ému
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Visionnez le témoignage de Luc et Marie qui ont perdu leurs deux enfants dans un incendie.
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L’exercice à mettre en pratique
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1) Prenez un cahier et écrivez ce qui s’est passé. Racontez les circonstances de l’accident. N’hésitez pas à entrer dans le détail. Évidemment, quand vous ferez cela, les émotions vont venir : c’est inévitable. Mais rappelez-vous : exprimer vos émotions, c’est accomplir la 2ème tâche de votre travail de deuil.
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2) Une fois rédigé, conservez ce cahier près de vous au cas où vous souhaiteriez ajouter d’autres détails. Ce récit peut aussi vous servir de support pour échanger avec un proche.
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3) Et puis, à un moment, vous n’aurez plus besoin de raconter votre récit. Vous sentirez que vous êtes arrivé(e) au bout de ce que vous pouvez dire ou écrire. C’est seulement à ce moment là que vous vous autoriserez à ranger vos écrits. Plus tard, quand vous les relirez, vous aurez peut-être la surprise de constater que, au fil des mois ou des années, votre point de vue a changé et que vous n’avez plus certaines réactions. Ce sera le constat que vous avez progressé dans votre travail de deuil.