La reprise du travail est un moment souvent délicat quand on vient de perdre un proche. Pour certains le travail offre un cadre structurant, il donne une raison de se lever le matin ou encore de s’habiller dans un moment où la vie peut perdre de son sens. Mais surtout, le travail peut permettre de ne pas se désocialiser complètement, d’éviter les risques d’isolement et de garder un lien avec la réalité.
A l’inverse, pour nombre de personnes, la reprise du travail peut être vécue comme une activité devenue incompatible avec l’état émotionnel et physique qu’engendre la perte d’un être cher. Car en plus d’influer sur notre corps et notre esprit, le deuil ébranle. Les troubles de la concentration ou encore la fatigue intense peuvent rendre cette période très éprouvante. Partant du constat qu’il est difficile de concilier une activité professionnelle gourmande en énergie avec les premiers temps du deuil, le Sénat vient de valider ce 3 avril un texte de loi pour l’allongement du congé décès des salariés. Un temps de repos et de recul afin de remobiliser ses forces est souvent nécessaire avant de reprendre progressivement le travail.
La période de deuil est aussi parfois l’occasion d’un temps de réflexion et d’introspection jusqu’alors repoussé. La perte d’un proche nous interroge sur nos priorités et le sens de nos actions. Il arrive ainsi que des problématiques personnelles ou professionnelles longtemps mises de côté ressurgissent, faisant de la période de deuil l’occasion d’initier une reconstruction ou une reconversion professionnelle en profondeur.
Le rapport au travail varie d’une personne en deuil à une autre : tantôt une béquille tantôt une source de blocages, les vécus sont multiples. Dans ces circonstances il est donc important d’être à l’écoute de soi et de ne pas hésiter à solliciter un médecin du travail si le besoin s’en fait sentir.
À l’occasion du congrès Vivre son deuil, Marie-Pierre Barrière, médecin du travail à l’Association Interprofessionnelle de Santé et de Médecine du Travail de Nîmes présente l’ensemble des droits et aménagements de poste possibles durant le deuil, ainsi que le rôle du médecin du travail dans l’accompagnement du salarié en deuil.
Comment et pourquoi avoir recours au médecin du travail et au médecin traitant avant et lors de la reprise du travail en situation de deuil ?
Continuer ou reprendre son travail après le décès d’un proche peut nécessiter d’aménager le poste de travail. Ceci peut se faire après un arrêt de travail ou sans que la personne endeuillée n’ait bénéficié d’arrêt maladie. Le code du travail prévoit une visite médicale du travail de reprise pour tout salarié ayant été arrêté au moins 30 jours. Dans toutes les autres situations, le médecin du travail peut être sollicité, à la demande du salarié, du médecin traitant, du médecin conseil de la CPAM ou de l’employeur. Si cela s’avère nécessaire, le poste de travail pourra être aménagé en tenant compte de différents critères que nous illustrerons de cas concrets. – Marie-Pierre Barrière médecin du travail
Ci-dessous vous pouvez faire défiler les diapositives de la présentation.
[gview file= »http://deuil.comemo.org/wp-content/uploads/2015/03/Comment-et-pourquoi-avoir-recours-au-Médecin-du.pdf »]Retrouvez les comptes rendus complets des interventions du congrès « Deuil et monde du travail » sur le site de la Fédération Européenne Vivre son deuil.
À lire aussi : l’agenda des démarches administratives et formalités après décès