Faire face au sentiment d’abandon (Partie 4)
Votre père ou votre mère a été le témoin privilégié des événements marquants de votre existence. A sa mort, c’est toute une partie du passé qui s’en va avec lui. Perdre un parent, c’est donc perdre aussi un morceau de votre propre histoire. D’où cette impression de « cassure » par rapport au passé, que l’on peut ressentir pendant le deuil. C’est comme si votre père ou votre mère emportait un fragment de vous-même à tout jamais.
Symboliquement, le parent fait aussi office de rempart contre la mort. Il agit comme une sorte de bouclier, s’interposant entre soi et l’au-delà. Lorsque les deux parents décèdent, on se retrouve alors « le prochain sur la liste ».
Cette proximité avec la mort peut effrayer. Mais elle peut également être source de vie et de maturité. C’est d’ailleurs souvent ce moment-là qu’arrive la fameuse « crise de la quarantaine ».
Faire face au sentiment d’abandon
Pendant cette traversée du deuil, le sentiment de vide et d’abandon, l’absence, le manque sont les émotions les plus vives. A la mort de vos parents, vous vous retrouvez seule et orpheline. Et vous feriez tout pour retrouver quelques instants avec votre mère ou votre père.
Inconsciemment, vous savez que désormais, vous ne devez compter que sur vous-même. Il vous sera dorénavant impossible de « rentrer à la maison », en cas de coup dur. « Je savais dans un coin de ma tête que même si tout dans ma vie s’effondrait, j’aurais toujours l’ultime recours de « rentrer à la maison », chez mes parents », confie un homme de 43 ans. « C’était là, en moi, comme une sécurité qui existerait pour toujours. La mort de mes deux parents a détruit cet espoir d’enfant… Je me sens un peu plus fragile maintenant ».
Cette intensité du sentiment d’abandon peut surprendre, mais rassurez-vous, elle est totalement naturelle. Comme nous l’avons vu, à la mort de votre parent, vous perdez un ami, un confident, un point de repère et un bout de votre passé. Vous perdez aussi la possibilité de retrouver ces moments d’antan, de quiétude et d’insouciance.
Pendant le deuil, vous pouvez également vous sentir abandonnée par la vie ou coupable de ce qui est arrivé. Vous avez parfois du mal à vous reconnecter aux autres.
Pourtant, vous pouvez comptez sur vous-même. Vous êtes pleine de ressources et de possibilités. Peut-être avez-vous des appuis extérieurs : amis, conjoint, famille… N’hésitez pas à les solliciter.
Le deuil est une traversée mais elle ne s’effectue pas en solitaire. Tout un équipage est à vos côtés. Notre forum est là pour accueillir vos écrits. Des internautes vous prêteront une oreille attentive et sauront vous conseiller.
Sommaire du Dossier « vivre le deuil d’un parent » :
- Perdre un parent l’âge adulte (Partie 2)
- Ressentir du soulagement et de la culpabilité (Partie 3)
- Entre sentiment d’abandon et source de vie (Partie 4)
- Après le sentiment d’abandon, vient souvent la volonté de connaître ce parent disparu (Partie 5).
- La mort : une source de vie (Partie 6)