Pendant longtemps, du jour de la naissance jusqu’au dernier jour de l’existence, la vie sociale était rythmée par les rituels collectifs. Après la mort d’un proche, le processus de deuil n’échappait pas à cette ritualisation: veillées funéraires ou encore processions ponctuaient le chemin de deuil.
Aujourd’hui avec le développement du recours à la crémation, les rituels collectifs traditionnels durant le deuil ne sont plus autant pratiqués. Le recul de la pratique religieuse, la crémation et l’idée selon laquelle le deuil serait une période qui se vit seul se sont imposés.
Ainsi autrefois le deuil s’affichait beaucoup plus socialement. Malgré leurs nombreux inconvénients, les codes sociaux, rituels et autres cérémonies qui jalonnaient le processus de deuil avaient comme vertu de permettre à l’endeuillé d’être reconnu socialement dans sa douleur.
Pour tout comprendre du processus de deuil, voici un dossier pour tout comprendre sur le processus et les étapes du deuil > Étapes du deuil : les 5 phases du processus de deuil
Code vestimentaire d’une veuve
Dans le cadre du deuil d’un conjoint, durant la période que l’on appelait de « grand deuil », la veuve se devait alors de porter des vêtements d’une couleur noire, puis progressivement au fil du temps celle-ci pouvait revêtir des couleurs moins sombres comme du violet, du mauve ou encore du gris durant cette seconde phase dite « période de demi-deuil ». S’il est admis aujourd’hui que le temps du deuil varie d’une personne à l’autre, il était de coutume de respecter une période minimale d’un an dans le cadre du deuil d’un conjoint.
Code vestimentaire pour le veuf : le ruban noir
Dans le cas d’un mari qui aurai perdu sa femme, le veuf avait pour obligation de porter des vêtements sombres, voir de fixer un ruban noir autour de son chapeau ou porter un bandeau noir autour du bras. Cette règle pouvait également s’appliquer aux autres membres de la famille ou aux proches. Aujourd’hui, ces rituels du bandeau noir et du ruban noir sont repris par l’ensemble de la société pour afficher la solidarité avec la famille d’un défunt ou lors d’une tragédie nationale.
Ainsi le ruban noir est devenu progressivement un signe public distinctif du chagrin que l’on peut ressentir durant le deuil.
Désormais le deuil étant bien moins ritualisé, ces codes sociaux qui pouvaient être vécus de manière très intrusive pour l’endeuillé ne sont plus appliqués. Cela afin de laisser place à une plus grande intimité et respecter la singularité du vécu de deuil de chacun. Pourtant de nombreux témoignages d’endeuillés confirment que cette absence d’éléments extérieurs de deuil peut entrainer plus de maladresses de la part de l’entourage qui n’est pas informé de la souffrance que traverse l’endeuillé.
Pour autant, le processus est-il totalement dé-ritualisé ? Car si certaines formes d’hommages ont certes disparu, on observe que de nouveaux rituels font leur apparition parfois sous de nouvelles formes, issus de la tradition comme dans le cas du ruban noir. Les manières de rendre hommage évoluent avec la société et donnent naissance à de nouvelles formes de rituels d’hommage, comme par exemple les marches blanches.
Bonjour,
J’y pensais justement depuis quelques jours… on devrait avoir le « droit » sans être jugé de porter un ruban noir… afin de prévenir que l’on n’est pas d’humeur… que l’on est triste… que l’on souffre… et qu’il faut nous laisser souffrir… tranquillement.
Je pense d’ailleurs à m’en procurer un et de le porter aussi longtemps que j’en aurai besoin.
Bonjour,
Je viens de perdre ma mère en 2019, et je porte mon brassard noir au bras gauche, je le porterai aussi longtemps que j’en aurai besoin.
C’est très important pour moi de le porter, car je suis très attaché aux anciennes coutumes, mais aussi pour marquer mon sentiment et ma peine au regard de mon entourage et de la société.
Dans un monde où toutes les valeurs qui nous rassembles disparaissent, il est temps de retrouver le respect pour nos anciens et les rites qui font de nous des êtres humains et non pas des bêtes.