Dans le paysage de l’accompagnement du deuil, une association au nom évocateur est très présente sur le terrain : Vivre son deuil. Fondée par Michel Hanus en 1995, elle est devenue la principale association d’accompagnement du deuil en France mais aussi en Suisse, ou encore en Belgique.
La Fédération Européenne Vivre son deuil regroupe ainsi plus d’une douzaine d’associations dans toute l’Europe. Chacune propose aux endeuillés des ressources suite au décès d’un proche quel que soit le type de deuil : ligne d’écoute téléphonique, atelier d’écriture, groupe d’échange, les actions sont multiples et varient dans chaque région. Afin de découvrir les actions et l’histoire de cette association, nous sommes allés à la rencontre de Suzanne Choffel, vice présidente de la Fédération Européenne Vivre son deuil.
Suzanne Choffel de la Fédération Européenne Vivre Son deuil
Bonjour Suzanne, pour commencer expliquez nous votre engagement comme bénévole ?
Le bénévolat a toujours fait partie de ma vie familiale, sociale, culturelle ou amicale. Pourquoi faire du bénévolat ? De grands et beaux principes : créer des liens, agir avec d’autres pour une cause partagée, défendre une idée, une valeur, une croyance, transmettre ses compétences, être utile et aider mais…pour être tout-à-fait honnête, sortir de son beau cocon, participer à autre chose…c’est une obligation pour moi.
Oui, mais pourquoi les soins palliatifs et le deuil ?
Je peux dire que des deuils personnels au moment de l’émergence des soins palliatifs, à la fin des années 80 m’ont simplement conduite à un engagement bénévole dans l’accompagnement des personnes en fin de vie. Pendant toutes ces années j’ai été préoccupée par l' »abandon » des survivants… que faire pour eux ?!
Nous sommes dans les années-sida. Les recherches, les colloques, les congrès, les stages, les réflexions, leur application, tout avance sûrement. Pour moi cette question reste vive : que deviennent les « survivants », après la mort d’un des leurs ? Des essais timides de réunir les personnes en deuil, à l’hôpital, sont un semi-échec.
Lorsque le Dr Salamagne, responsable de l’unité de S.P de l’hôpital Paul Brousse a été sollicitée par le Dr Michel Hanus pour participer à la constitution de l’association Vivre son Deuil, elle m’a offert de représenter l’unité de soin palliatif au conseil d’administration fondateur en 1995. Aussi, c’est avec plaisir que j’ai accepté cette mission qui faisait écho en moi.
En 2001, pour une demande qui venait de bien des coins de France, Michel Hanus a créé la Fédération, il m’a alors demandé d’assurer la présidence de Vivre son deuil Ile de France. Au fil du temps des antennes régionales regroupant diverses associations et apportant un soutien aux personnes en deuil se sont constituées, formant ainsi la Fédération auquel se sont greffées les plateformes de VSD Belgique et VSD Suisse. Et quelques décennies plus tard nous voilà, nous en sommes là ! Il reste encore beaucoup à faire.
Comment rester debout, rentable, après un tremblement de terre ?
Quelles sont les missions de la Fédération ?
La Fédération Européenne Vivre son deuil regroupe sous son égide de nombreuses associations à travers la France qui ont toutes une mission commune, les mêmes buts et la même éthique.
Nous tachons à la Fédération de rester en veille sur les évolutions, de participer aux débats socio-politique, de sensibiliser et de relayer les informations autour du deuil. Chaque année, nous proposons de nouvelles formations aux professionnels et aux bénévoles qui souhaitent parfaire leur connaissance et améliorer leur accompagnement au quotidien. Nous mettons également à disposition des endeuillés et des accompagnants de nombreux ouvrages et vidéos sur le deuil.
Pouvez-vous nous parler de l’actualité de la Fédération Européenne ?
Nous avons organisé le 1,2,3 novembre dernier le 12ème congrès de la fédération européenne vivre son deuil sur le thème du « deuil et du monde du travail ». Cela part d’un questionnement, le monde de la fin de vie et du deuil est t-il toujours compatible avec le monde du travail ? D’un coté nous sommes dans l’intime de l’autre dans l’efficacité. Et pourtant, il nous faut cohabiter, reconnaitre l’autre dans sa difficulté d’être, de vivre. Comment rester debout, « rentable » après un tremblement de terre ?
Dans ce congrès, ceux qui cherchent et réfléchissent à des solutions de survie, ceux qui rendent humainement attentifs au soutien à apporter, sont là pour en parler et échanger avec vous.
Ça y est : on est arrivés ! Merci Suzanne.
Cher Yacine, des centaines de personnes se sont mises en route comme toi pour se former et apporter une créativité solidaire à ceux qui sont en deuil. Le champ d’action est formidable…
–> A lire aussi, l’article sur les actions proposées par les associations d’accompagnement du deuil
Si vous travaillez aussi à l’accompagnement des personnes en deuil, nous sommes ravi de mettre en avant vos initiatives et actions, n’hésitez pas à nous contacter.
Pouvez-vous me donner les coordonnées de votre association en Suisse, car je suis sur Genève
Ayant perdu mon mari il y a un peu plus de 4 ans j’ai dû faire un long et douloureux chemin seule
mais maintenant je me sens prête à aider les personnes qui en auraient besoin par le biais
de votre association.
Merci d’avance de bien vouloir me répondre.
Josyane Cartier
Bonjour Josyane,
Voici les coordonnées de VIVRE SON DEUIL – Suisse
Permanence téléphonique : 076 386 98 99 Mail : [email protected]
site : http://www.vivresondeuil-suisse.ch
Bonne soirée,