Parler ici des rituels collectif et individeuls et du role du geste d’hommage
Dominique Davous, Catherine Le Grand-Sébille
Depuis l’aube des temps, dans toutes les cultures, les humains ont besoin de renforcer des liens de sociabilité en inventant des rituels collectifs pour marquer les grands passages, souligner les changements significatifs de la vie (naissance, puberté, mort…). Le rituel est universel parce que l’homme a un puissant besoin de de symboliser la perpétuelle transformation des humains mortels que nous sommes, de se représenter avec d’autres humains, des événements marquants de son histoire et leur donner du sens.
Les sociétés traditionnelles ont su voir dans la mort un moment essentiel où chaque culture dévoile ce qui la fonde et donne cohésion au groupe des vivants en permettant de faire des morts des ancêtres. Aujourd’hui la mort occidentale est occultée et les signes sociaux de la mort et du deuil sont invisibles (on ne porte plus le deuil, on évite en société, au travail de parler de la mort ou de celui qui vient de mourir). Bien des personnes n’osant pas dire leur souffrance, leur chagrin sont alors laissées seules ou démunies face à la mort et au deuil. Il faut faire vite et reprendre la vie sans sourciller. Or, comme l’écrit Michel Hanus « le deuil a besoin de temps et de traces ».
Le seul rituel des funérailles ne suffit pas pour inscrire le défunt dans sa position de mort et pour intégrer la réalité de la perte. Définitivement hors de la vie, le défunt demeure pourtant dans la vie du vivant. Et, ce que les gens « font » aujourd’hui autour de leurs défunts se dit peu. Est-ce pour autant que rien n’est fait ? Il semble que non, puisqu’on assiste depuis une vingtaine d’années à un mouvement de réactivation des rituels, sous des formes nouvelles, réinventées, où il est possible à tout un chacun d’imaginer et d’oser créer en référence à son système de valeurs et de croyances bien souvent hors du champ du religieux. Ainsi des pratiques symboliques apparaissent qui ne sont pas sans lien avec les règles et les codes, mais qui savent aussi s’en émanciper.
Le rituel au cœur du lien familial (un film documentaire de Marthe Sébille, sur un projet de Dominique Davous – voir bande-annonce) présente les rituels collectifs ou individuels que trois femmes – une mère et ses deux filles – ont crées après le décès de la dernière-née de la fratrie. Chacune témoigne de sa manière de vivre ce deuil. Les propos d’une socio anthropologue (Catherine Le Grand-Sébille) ponctuent leurs témoignages, expliquent et éclairent l’importance et la fonction des rituels.
Ce film montre :
– qu’il est possible d’oser créer son propre rituel pour évoquer la mémoire du défunt, lui rendre hommage et se rassembler pour se souvenir ensemble ;
– que le rituel aide à apprivoiser l’absence, à cicatriser les pertes ou les événements traumatisants, dramatiques qui nous ont marqués et à leur donner du sens ;
– que d’une certaine manière il n’est jamais trop tard pour créer « quelque chose » à la place de ce qui a manqué en raison par exemple de l’impossibilité ou de l’incapacité d’assister aux funérailles ;
– que l’implication corporelle dans le rituel, les fortes émotions qu’il fait naître, l’absence de censure, la présence chaleureuse et soutenante des proches entraîne une libération et que l’absence du défunt ne pèse plus de la même manière après.
Les rituels apaisent, marquent un passage, transforment intimement, initient aux étapes nouvelles, c’est-à-dire qu’ils donnent « les impulsions du changement » comme l’écrit Pierre Bourdieu.
Ainsi, le rituel constitue un puissant moyen de régénération qui aide à se sentir et à se savoir vivant dans le monde des vivants.
Le rituel au cœur du lien familial, 2011, durée 25 min, réalisé en partenariat avec l’association Apprivoiser l’Absence, peut être utilisé comme un document de sensibilisation tant sur les rituels que sur le deuil et également comme outil de formation pour l’accompagnement des frères et sœurs en deuil.
Pour commander Le rituel au cœur du lien familial
Apprivoiser l’Absence,
21 rue des Malmaisons. 75013 Paris
Le 22 mai 2007 ma fille Izoenn est décédée à terme in utero … J’ai écrit mes ressenties et je voudrais les »publier » comment dois-faire ? Merci
Bonjour Moyon,
Je ne connais pas bien le sujet, mais je sais qu’il peut exister différentes options plus ou moins simples… vous pouvez publier sur notre forum, (forum.traverserledeuil.com), vous pouvez vous orienter vers des plateformes d’auto-publication de type lulu.com, publie.net ou encore la plateforme d’amazon « Kindle Direct Publishing »….
Bien à vous,