Dépression, deuil compliqué, suis-je « normal » ?

Dépression durant le deuil est-ce « normal » ?

La peine du deuil est déroutante… On croit que les premiers temps qui suivent la perte de la personne aimée sont les plus difficiles et on découvre, étonné, qu’il n’en est rien : au fil des mois, la peine prend un autre aspect, une autre tonalité et il n’est pas rare qu’elle atteigne un niveau d’intensité jusque là inconnu, 6 ou 8 mois après le décès. Cette évolution est normale et prévisible ; elle correspond à la 3 ième étape du processus de deuil et je vous invite à consulter pour en apprendre davantage sur cette nouvelle phase du deuil.depression deuil

La question qui se pose très souvent durant la 3ième étape est de savoir si ce qu’on est en train de vivre correspond à un vécu dépressif « normal » ou s’il s’agit d’une complication de ce vécu dépressif – c’est à dire une véritable dépression-maladie. Il faut dire d’emblée que, dans la plupart des cas, il s’agit d’un vécu dépressif normal, mais il est vrai que la différence avec une véritable dépression est parfois ténue.

Dans le tableau qui suit, je tente de distinguer ces deux aspects. Mais il faut être prudent car on a souvent tendance à voir de la dépression là où il n’y en a pas. En effet, un seul critère diagnostique tiré de cette liste ne suffit pas, pris isolément, à faire le diagnostic de « dépression clinique ». Il se définit par un groupe de symptômes. Seule l’évaluation d’un médecin ou d’un psychiatre peut porter un tel diagnostic. Ce tableau comparatif n’a pour objectif que de vous donner quelques pistes pour vous aider à mieux vous situer.

 

Tableau comparatif entre le « vécu dépressif » et la « dépression clinique » au cours du deuil

Vécu dépressif « normal »

au cours du deuil

Dépression clinique – complication du vécu dépressif « normal »

Eléments communs aux deux

  • Des problèmes de sommeil (on retrouve des difficultés d’endormissement, des réveils fréquents au cours de la nuit. Si vous constatez un réveil très matinal tous les jours (c’est à dire vers 3 – 4 – 5 heures du matin, sans pouvoir vous rendormir), c’est peut être le signe d’un début de dépression clinique, si cela s’associe bien sûr avec d’autres signes de dépression )
  • Une perte d’appétit avec une perte de poids (beaucoup plus rarement, il y a une augmentation de l’appétit avec une prise de poids)
  • Une fatigue prolongée (appelée « asthénie »), une grande lassitude
  • Une tristesse marquée avec une grande difficulté à se projeter dans l’avenir
  • Une irritabilité avec une perte de patience pour les petits tracas de la vie
  • Une perte d’intérêt globale pour les choses qui faisaient plaisir habituellement
  • Une baisse de la libido
  • Des difficultés de concentration ou d’apprentissage, des trous de mémoire, une impression de « tête vide »
Dans la dépression clinique, les symptômes cités plus haut sont d’une intensité particulièrement forte.De plus, il peut exister un vécu intérieur particulièrement douloureux lié à :

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  • Une culpabilité intense, incessante, envahissante, qui ne laisse aucun répit

et/ou…

  • Une baisse très sévère de l’estime de soi avec des idées d’indignité, de dévalorisation importante

et/ou…

  • Un sentiment durable et profond de perte de sens de sa vie

et/ou…

  • Une colère persistante et envahissante. Cela peut parfois être le signe d’une dépression clinique sous jacente

 

Le vécu dépressif concerne toutes les personnes en deuil. Il est nécessaire au bon déroulement du processus de deuil. La dépression est une complication du vécu dépressif. Il ne touche que certaines personnes en deuil.
Il peut exister des idées suicidaires mais leur mise en œuvre reste peu élaborée au cours du vécu dépressif. Elles ne vont pas très loin dans leur mise en oeuvre, même si elles sont persistantes. La dépression clinique peut entraîner des idées suicidaires persistantes et fortement investies.Le risque de passage à l’acte est d’autant plus important qu’un scénario précis est élaboré et que la personne en deuil déprimée travaille activement à sa mise en œuvre (achat de médicaments, d’une arme à feu, de cordes, mise en ordre de ses affaires… etc)Dans ce cas, il est indispensable de se faire aider (ou de proposer de une aide professionnelle à cette personne suicidaire)
Même au cœur du vécu dépressif, il persiste un minimum de fonctionnement affectif, social et professionnel. Ce fonctionnement est relativement satisfaisant, en dépit des efforts qu’il nécessite et de la lourdeur à faire face aux exigences du quotidien. A long terme, au cours de la dépression, on observe une perturbation très importante – voire une inhibition complète – du fonctionnement intellectuel, affectif, social, professionnel avec toutes les conséquences qui en découlent (isolement social, incapacité professionnelle…)Malgré tous ses efforts, la personne en deuil déprimée ne parvient plus à prendre le dessus.
Le vécu dépressif évolue, de façon normale, par vagues successives alternant des gouffres de désespoir et des temps de répit où on parvient à faire face : l’alternance de « je vais mal, je vais mieux, je vais mal, je vais mieux… etc. » est caractéristique du vécu dépressif du deuil.On apprend progressivement à reconnaître ces vagues successives qui tendent à décroître en fréquence et en intensité au fil du temps, même si elles persistent parfois pendant des mois ou des années. Le vécu douloureux de la dépression clinique est la plupart du temps continu, sans rémission ; il n’y a plus d’oscillations entre le mieux et le pire. Ceci a tendance à s’aggraver au fil du temps. Il existe très rarement des moments d’apaisement et la personne en deuil déprimée se sent incapable de les apprécier.
Même si la tonalité générale est très triste et pesante, dans le vécu dépressif, on reste malgré tout sensible et réactif aux événements heureux ou agréables, aussi brefs soient-ils (un dîner entre amis de cœur, la visite d’un de ses enfants, une promenade dans un lieu paisible…).Même si cela est difficile, il persiste une capacité à envisager l’avenir et à construire des projets (planifier les vacances par exemple) Dans la dépression clinique, il y a une indifférence profonde et prolongée à tout et/ou une perte de toute réactivité face aux événements heureux ou agréables. L’avenir semble dramatiquement bouché et sans issue.
Le vécu dépressif, en tant qu’étape normale et naturelle du processus de deuil, se gère le plus souvent seul(e) et avec l’aide de l’entourage. Une association d’accompagnement du deuil ou un groupe de parole peuvent être très bénéfiques pour traverser cette difficile période du deuil.La plupart du temps, le vécu dépressif normal ne nécessite pas un traitement médicamenteux antidépresseur. Mais attention, il existe des exceptions : si vous avez des doutes, n’hésitez pas à en parler à votre médecin. La dépression clinique ne se résorbe pas spontanément. Elle a besoin d’être prise en charge avec une aide psychologique professionnelle (suivi de deuil) et éventuellement une aide médicamenteuse par des antidépresseurs.Là encore, au moindre doute, prenez conseil auprès de votre médecin.

Extrait de traverserledeuil.com

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  • je viens vous demander un peu de compassion j’ai perdu mon conjoint apres un long combat d’un cancer au debut je me sentais forte je pleuris souvent et dormais assez bien mais apres 7 mois c’est l’enfer je siuuis toujours tristeet aucuun projet il est vrai que j’ai 74 ans pas d enfants la morty serait plus douce suis-je normal

  • Bonjour,

    Mon mari de 40 ans aujourd’hui a perdu sa mère d’un cancer alors qu’il avait 13 ans. Il vivait loin de sa famille dans un internat et lorsqu’il rentrait chez lui, rien de devait être exprimé mais il fallait prier pour sa mémoire. Aujourd’hui, à travers des évènements de la vie (naissance de notre premier enfant, perte de mon propre père), j’ai découvert chez lui un aspect très déprimé. Il semble ne pas croire en la vie, qui est « moche et qui finit toujours par la mort ».

    Il a accepté de voir un psychologue quelques séances mais maintenant qu’il doit réellement « parler » de lui, de son enfance, du deuil de sa mère il dit qu’il préfère abandonner sa thérapie. Il m’a avoué avoir peur de ce qu’il allait découvrir « sous le tapis ».
    Comment l’aider?

  • Bonjour,

    J’ai perdu mon conjoint il y a 5 mois, après son long combat cancer. Je pensais que j’allais me sortir de la douleur de l’absence, mais non ! et je me sens maintenant, profondément déprimée. Prise comme dans un étau. Suis à la recherche de tout ce qu’il peut m’aider… Merci

    • Bonjour Fanny, je suis en deuil moi aussi de mon conjoint depuis 4 mois et demi à la suite d’un cancer qui s’est logé dans le tronc cérébral après 11 ans de radiothérapie. Je consulte la maison Monbourquette a Montreal. C’est une maison spécialisée sur le deuil.
      ils ont même une ligne d’écoute . Je débute un groupe de soutien fermé jeudi pour 12 semaines. Je t’invite fortement à les consulter. Bonne continuité … ne lâche pas …
      Merci pour ce magnifique site internet , très aidant . NANCY XX

  • Bonjour. Moi, la triste réalité de la mort à commencer en 2015, je m’appelle Sarah, j’ai 22 ans. J’ai perdu mon arrière grand mère en mars 2015 elle avait 80 ans. Bien sûr que je suis triste et bien sûr que sa mort m’a atteint.. mais le cercle vicieux à commencer.. j’ai commencer à ramener la mort de ma grand mère a ma propre mort, puis celle de mon conjoint puis celle de ma mère puis j’ai même envisager de ne pas faire d’enfants.. et c’est la ou la dépression à commencer, et je me mettais encore plus dans des états car je sais qu’il n’y avair pas et il n’y a toujours pas de solution à ca. Avec le temps l’angoisse s’est atténuée, au lieu de pleurer toute la journée je pleurais que le soir ou quelque moments dans la journée je n’ai jamais complètement guéri au fond .. et la, ma grand mère de 65 ans qui se bat contre le cancer depuis maintenant deux ans va bientôt s’éteindre, la mort ne veut pas que je l’oublie , un an et demis après elle me rattrape. La vie n’est qu’un fil qui peut se couper du jour au lendemain et à cause de ca j’ai l’angoisse je n’arrive pas à vivre correctement tout les jours.. je n’en peux plus même le psychologue ne peut rien y faire je suis condamnée à vivre avec ca toute ma vie et a cause de cette peur je vie mallllllll j’en ai marre

  • mon mari est décédé d’un cancer à l’âge de 58 ans après 21 mois de souffrances et combat, je suis en dépression et suivie par un psychiatre mais j’ai l’impression que je ne m’en sortirai pas, je suis toujours seule, je pleure sans arrêt, nous étions ensemble depuis 40 ans, j’ai peur, j’ai deux filles et 3 petits-enfants, le dernière est née après le décès de mon mari, j’ai besoin de parler, d’aide, merci

  • Je viens de perdre mon compagnon, je suis dans une souffrance terrifiante
    on me dit que cela peut durer longtemps, je crains de faire une dépression, j’ai besoin d’aide, merci

  • Bonjour j ai 21 ans j ai perdu le 28 septembre en ami de la mucovicidose après deux greffe la dernier se terminer par un rejet j il er cette personne lui aussi mais on ne pouvez pas car il disais que je serais trop triste à ont départ j aidu mal a surmonter tout sa pour couronner le tout k ai perdu 12 personne proche et famille cette ai innée c est donc la 13 ème je ressent un profond vide je ne sais plus comment faire face à autan de dece successif le er nier étais du 25 septembre 3 jour avant idem pour les autres très rapprocher 5 au mois de juin

    • bonjour cela fait 4 ans que j ai perdu on mari je suis sans enfants il a etait malades il avait de probleme respiratoire le pire pour moi c et que hopital c et trompe avec les medicaments il a fait une attaque et puis il et dcd je arrive pas a surmonter .je suis en depression je me sent si seul

  • Bsr cela fait 14 mois que mon fils est décédé à l âge de 18 ans de la mort subite. C’est moi qui l’ai retrouvé sans vie!!!! Moins de 10 minutes avant ce drame je l entendais bouger dans la salle de bains. C’est très difficile de vivre sans lui.Son grand frère me donne l obligation de vivre, sans lui, je ne serai plus là malgré les soutiens de mon mari et ma famille. Obliger de survivre mais avec une dépression qui regresse en ce moment.Mon corps est très fatiguée et je suis sans cesse malade, j’ai de l hypertension, de l arthrose qui apparaît brutalement, problème d estomac, mycose buccale et le pire ce sont les vertiges qui m empêche de me déplacer seule. J’ai 53 ans mais mon corps a pris 20 ans de plus!!!!!je ne sais plus comment faire pour m’en sortir ?

    • Bonjour Christine,

      Moi aussi j’ai perdu mon fils de 09 ans à 3 jour de son anniversaire, il était tellement excité de faire son 9 ème anniversaire, mais il n’a pas eu droit. je comprends l’état dans laquelle vous êtes, la vie devient insupportable, la mort nous parait plus douce et plus agréable que le cauchemar que nous vivons, nous avons pris l’habitude avec nos enfants, nous nous sommes imaginé une vie avec eux, des projets,…. mais quand ça se brise, et que cela ne puisse pas se recoller, c’est l’abîme, le corps manifeste notre douleur par toute sorte de symptôme et de pathologie, pourtant nous DEVANT continuer à vivre, nous n’avons même pas ce choix! d’autres enfants, mari, ou autres ont besoin de nous, alors on fait comme on peut.
      Sachez que je compatis vraiment avec vous, que vous n’êtes pas seule à vivre cet épreuve, combien difficile et destructrice. moi personnellement, je crois que au bout du compte, nous récolterons les fruits de nos souffrances, nous évoluerons et deviendrons des personnes plus proches de notre essence.

      En ce qui me concerne, la perspective de vivre encore longtemps me fait peur, celle de quitter mes deux petits aussi, alors je me retrouve à essayer de survivre chaque jour et chaque nuit.

      je suis de tout cœur avec toutes les personnes qui souffre de l’absence de l’être aimé, je vous dis courage!

  • Bonjour! J’ai accompagnée ma mère atteinte d’un cancer des poumons aux soins palliatifs pendant 3 semaines, 24hrs/24 hrs. Je dormais à côté d’elle . J’ai veillé à ce qu’elle ne souffre pas, ne s’étouffe pas, ne s’asphysie pas. J’ai tout de même vécu trois détresse respiratoire majeure auprès de ma mère et je conserve le souvenir de sa respiration difficile et bruyante. Elle semble avoir été consciente légèrement à deux reprises et je conserve son regard en mémoire. Bien sûr elle est décédée il y a moins de deux semaines et je comprends que je dois m’accorder du temps.J’arrive à chasser ces souvenirs en le remplacant par des beaux mais ça me prend toute mon énergie. D’ailleurs j’ai réussie à bien dormir en arrivant chez moi 48 heures et 850 km plus tard après sa mort avec ses cendres. J’étais tellement épuisée mais je me réveillais à 4 heures du matin parce que c’est l’heure ou la respiration de ma mère était plus difficile. Quelques jours plus tard , je dors tellement mal, je me réveille plusieurs fois, je fais des cauchemars que je chasse en me disant je ne veux pas me rappeler dès que je me réveille en sursaut . J’arrive même à me rendormir. Je me réveille le matin épuisée de m’être réveillé aussi fréquemment dans une même nuit. Dois-je consulter un professionnel selon vous? J’ai l’intention de m’inscrire à un groupe de deuil. Pourrais-je évoquer ce coté obscure ou les groupes de deuil se limitent a parler des beaux souvenirs? J’arrive a faire mes activités quotidiennes quoi que ça me prend tout mon petit change, hier j’ai même fait une activité avec les enfants , la vie continue et je ne veux privées ceux que j’aime de vivent des joies par égocentrisme. Mais j’avoue que j’aurais envie de me cacher dans un coin pour pleurer parfois.

  • Mon mari est décédé le 13 janvier.je me sens dans un mal-être tres important. Même mes enfants ne m’apporte pas le réconfort espère. Je ne sais plus comment faire pas un jour où je ne trouve le repos moral.combien de temps il faut pour reprendre un peu de courage.merci de me donner un d’espoir

    • Bonjour
      Moi aussi, j’ai perdu mon mari, il est décédé le jour de son anniversaire le 16 février 2018 à 71 ans.
      Les 2 premiers mois, j’ai fait face avec une étonnante énergie et puis, je me suis écroulée au sens propre comme au sens figurée, plus de calcium, plus de sodium, plus de magnésium, plus de fer, je suis restée 6 jours à l’hopital, l’IRM, n’a rien donné de grave. Le traitement à tout fait remonter sauf le moral qui est en berne, avec une fatigue intense. Je suis très entourée par les enfants, la famille, les voisins, ce qui me donne des fenêtres de rémission, mais le poids de ce deuil est immense.
      Il est impossible de s’imaginer le gouffre dans lequel on plonge, il n’y a que ceux et celles qui l’ont éprouvé qui peuvent comprendre aussi, si l’on peut converser et échanger nos émotions, notre chagrin, ce sera vilontier

      • Bonjour Peyret.
        Si vous souhaitez parler n’hésitez pas à me contacter.
        J’ai moi aussi perdu mon compagnon après 25 ans de vie commune et un combat contre un cancer de larynx depuis 2007 avec une belle période de rémission de 10 ans. . Et puis le mal s’est réveillé ailleurs. Cela fait un an aujourd’hui.
        Les premiers mois comme vous j’ai fait preuve d’une énergie incroyable, impressionnant même mon entourage qui s’attendait à me ramasser à la petite cuillère comme dit l’expression. Au fil du temps j’ai pu surmonter mon chagrin qui reste au fond malgré tout. Nous sommes inégaux face au deuil et malgré l’immense amour que l’on ai partagé avec l’absent ou l’absente. La famille est là mais pas toujours simple de dire tout ce que l’on ressent.

  • Bonjour,
    Mon conjoint est décédé le 9avril 2018. Nous étions à la retraite depuis 6 ans et faisions tout ensemble. Nous voyagions beaucoup et étions toujours à élaborer par des projets divers. Toujours en activité. Nous étions de grands amoureux. Durant notre vie active au travail, à chaque matin il m’envoyer une petit mot auquel je répondais bien que nous vivions ensemble.depuis 15 ans. Il a été emporté par un cancer du pancréas d’un façon fulgurante. J’ai pris soin de lui durant 9 mois à la maison et il a eu 21 traitement de chimio. Je ne sais pas si je vais y survivre. Je fais des crises d’angoisse, je pense au suicide. Je ne vois plus rien devant moi; c’est la noirceur totale. Je ne vois plus de raison de poursuivre dans cette vie. Je dors peu et ne cuisine plus. Je n’ai plus rien pour m’accrocher. Je n’ai plus d’intérêt. Je suis dévastée par le chagrin

    • Bonjour Jocelyne, je suis très touchée par votre témoignage. J’ai moi-même perdu mon mari il y a deux ans, d’une récidive du cancer du poumon.
      Je me souviens du point auquel j’ai souffert de sa mort, les premiers mois qui ont suivi j’avais sans arrêt l’impression d’étouffer (comme lui étouffait, à la fin, à cause du respirateur) et aucune parole ne pouvait vraiment me soulager : j’avais l’impression que personne n’était capable de comprendre ce que je ressentais – et, bien sûr, c’était vrai, mais seulement en partie.
      Ce qui m’a le plus touchée dans votre message, c’est ce que vous dites de l’amour qui régnait entre vous et votre mari, et aussi le temps que vous avez pu passer ensemble à la retraite, qui est le même que pour mon mari et moi : six ans. Je crois sincèrement que cet amour, qui pour l’instant est une cause de souffrance terrible et d’arrachement, est aussi ce sur quoi vous allez pouvoir vous appuyer. À condition de laisser le temps s’écouler un peu (avril, c’est terriblement près ! 5 mois seulement, à l’heure où je vous écris), à condition aussi d’être aidée pour le sommeil et pour la nourriture : vous ne pourrez pas continuer sans dormir ni manger, la souffrance dévore déjà tant d’énergie qu’il faut absolument prendre soin de vous. Vous le méritez : vous l’avez aidé, vous avez pris soin de lui… Il vous aimait, il souffrirait terriblement de voir votre peine, il voudrait qu’à votre tour vous soyez aidée et soutenue.
      En vous aimant si fort et en étant heureux ensemble vous avez réalisé le conseil de Prévert : « il faut essayer d’être heureux, ne serait-ce que pour montrer l’exemple »… vous avez créé quelque chose ensemble, qui lui survit à travers vous, à travers votre présence. Avez-vous des enfants ? Ou des amis communs ? Et, parmi les projets et les activités que vous meniez ensemble, y en a-t-il que vous sentez encore vous « parler » ?
      C’est sans doute trop tôt, surtout si on tient compte du fait que vous l’avez vu souffrir pendant neuf mois, et qu’on ne sort pas indemne de la souffrance de celui qu’on aime… mais les choses faites à deux, aimées à deux, gardent un sens très fort quand on les refait, même seule. Pas tout de suite. Pas tout le temps. On ne peut pas éviter les passages terribles, ils sont à la mesure de ce que l’on a perdu. Mais le fait de ne pas être passée à côté de lui (ni lui, à côté de vous)…ça a un sens aussi, et ça n’est pas donné à tout le monde.
      Jocelyne, je pense fort à vous et je vous embrasse. Donnez-moi de vos nouvelles ?
      Catherine
      PS : deux livres à lire : Rosa Montero, « L’idée ridicule de ne plus jamais te revoir », et Christophe Fauré, « Vivre le deuil au jour le jour ». Un médicament naturel pour mieux dormir sans camisole chimique : Chronobiane (c’est de la mélatonine). Et, si vous y êtes sensible, Rescue Night (Fleurs de Bach), pour apaiser les moments de panique.

  • Bonjour ,
    Mon mari est décédé brutalement le 21 juin 2018 a l âge de 49 ans et je suis dévastée.
    Nous avions énormément de projets à courts termes mais aussi à long terme pour la retraite et je n arrive pas à me dire que je ne le verrais plus jamais et que touts les projets que nous avions ne se réaliseront jamais.
    Sa mort a laissé un vide immense aussi bien pour moi que pour nos trois garçons.
    Depuis quelques jours je ne dors plus, je ne mange plus et je ne vois plus l avenir qu en noir. J ai beaucoup d idées noires car j ai envie de le rejoindre mais je pense aussi à mes garçons dans ces moments là..
    merci d avoir lu mon message.

    • Je le vis actuellement mon homme est décédé le 21 mars et je suis perdu je n’ai plus gout à la vie ,j’ai des idée noir malgré les enfants.j’ai du mal à imaginer l’avenir.c’est horrible la depression fait peur.mon homme avait 42 ans moi jen nai 36 et ça faisait 22 ans ensemble et ont vivaient reclu à 4 avec les enfants c’est vrziment dur.

  • J’ai perdu ma fille, Maya, d’un accident de moto il y a 4 mois. J’ai vecu tellement d’emotions contradictoires depuis. J’ai recommencé a travailler un mois seulement apres son deces mais comme tout me tapait sur les nerfs moi qui suis si patiente d’ordinaire, j’ai pris congé un mois plus tard. Je pensais meme changer d’emploi, aller a l’université en meteo pour devenir chasseuse de tornade. Ou bien aller faire de l’aide humanitaire d’un autre pays pour donner sens a ma vie…Puis j’ai redescendu sur terre, et plus bas encore…. Ces projets de prennent pas en compte mon conjoint, notre vie, la maison a payer. Mon fils est parti en appartement cet été et mon autre fille part dans deux semaines a 8 heures de route pour aller etudier a l’université. La maison sera si vide. La seule chose que je m’efforce de faire présentement c’est de cuisiner pour elle qui part bientot. Les activités avec elle sont agreables mais devenue rares , nous avons visité tant de parc nationaux cette annee.Mais la nature est moins attrayante avec l’hiver qui est arrivé tot. Tout est froid ,dehors comme en dedans. Je n’ai plus de motivation, meme pour le menage. Ma derniere source de motivation était la croix que j’ai fabriqué pour metrre sur le bord de la route ou ma fille est décédee. Je me suis tellemennt appliquée. Meme terminée et poséé, j’y retournais pour planter des fleurs et l’embellir. La neige recouvre le sol maintenant et toutes les fleurs qui entourait la croix. Mon medecin ma prescrit des antidepresseurs, mais une seule dose m’a fait  »badtripper » , et c’etait la dose la plus faible. C’est pas fait pour moi. Est ce qu’un jour je retrouverai la motivation de vivre et de faire mes taches quotidiennes? Je dors 10 heures par nuit depuis que j’ai arreté de travailler, donc depuis 2 mois. Je suis quand meme toujours fatiguée. Je ne me reconnais plus. J’ai pensé souvent que ce serait plus facile mourir, mais j’ai 2 autre enfants , c’est donc qu’une pensee que je ne mettrai jamais a execution. J’ai vu un psy quelquefois mais je suis pas tres bavarde de nature, et ca me stressait avant chaque rencontre d’aller parler de mes emotions face a face avec un inconnu. Je ne sais plus quoi faire pour me redonner le gout a la vie, meme notre premier voyage en famille prevu en mai ne me motive pas. Pourtant c’est moi qui l’avait planifié au debut de l’année…. Si quelqu’un ici a fini par retrouver le plaisir des petites chose de la vie , donnez moi vos conseils svp. C’est le temps des fetes et je suis morte en dedans, j’ai fait le sapin et les decos de Noel sans plaisir, comme par obligation. Je sais que la vie doit continuer, que Maya ne souffre pas ou elle est. C’est juste qu’elle est partie si tot… Je m’en veux pour 1000 raisons sutout qu’on s’etait disputé la derniere fois que je l’ai vu en vie…

  • Bonjour,
    j’ai 33 ans, en couple, sans enfant (juste un belle-fille).
    Il y a 3 ans j’ai perdu mon père d’une leucémie. Puis, il y a 1 an j’ai perdu ma mère d’une rechute de cancer qui s’est généralisé. J’ai un grand frère mais je ne peux pas compter dessus (il a toujours été couvé par ma mère et commence à peine à devenir adulte!)
    Depuis le décès de mon père, j’ai l’impression de vivre une vie qui n’est plus la mienne…comme quand on rêve et qu’on se réveille en ayant l’impression que le rêve était réel…sauf que je n’arrive pas à me réveiller. Oui je sais c’est un peu compliqué.
    Je me force à rire, à sourire…mais rien ne m’apporte réellement de joie. Je regrette le passé et j’avance parce qu’il le faut, en laissant faire les choses, mais c’est indépendant de ma volonté. J’aimerais me débarrasser de cette sensation de tristesse et de solitude que j’ai depuis 3 ans. Je n’ai pas envie de rencontrer du monde, de sortir, de parler. Mon compagnon est d’un grand soutien mais rien n’y fait. J’ai constamment l’impression de me forcer à vivre….
    J’essaie de m’occuper l’esprit mais rien n’y fait. J’ai l’impression que mon esprit refuse le changement. Je sais que ce changement doit se faire mais je ne sais pas comment faire pour l’accepter. Le manque est de plus en plus pesant… Le temps n’y fait rien, je dirais même qu’il aggrave les choses. Je suis perdue…

    Merci à ceux qui vont me lire.

  • Bonjour, je viens de passer au travers de mon premier Noel, premiere anniversaire de marriage sans lui. Il est partie le 8 mars 2019 d’une Leucemie Aigu AML. Il avait eu un transplant de la moelle osseuse, le tout avait fonctionner. Il a eu un rejet 163 jours apres le transplant et c’est ceci qui l’a emporter. Il etait mon meilleur ami, mari et mon amoureux. La semaine prochaine ca fera 10 mois. 10 mois sans lui parle (et qu’il me reponds), sans entendre sa voix, sans pouvoir le toucher. Je suis vide et j’ai encore beaucoup de peine. Je me demande si c’est normal, si je suis normal. Il y a des gens dans mon groupe d’aide qui trouve que j’ai trop de peine et que je devrais commencer a aller mieux. Les gens aussi pense que le que tu as passer avec lui en est pour ca. Comme si ca fait 40 ans que tu es avec ton mari, tu as raison d’avoir encore plus de peine. Nous nous etions ensemble depuis 10 ans mais il etait mon meilleur ami pendant 25 ans. Je me sens juger par une personne dans mon entourage. Nous avions une super relation et nous nous preparions a notre retraite. Maintenant ma retraite je ne la veux plus, je ne sais aps quoi faire de ma vie. Je travaille encore a temps plein, je voyage un peu (pas facile nous etions toujours ensemble). Je sais je dois m’occuper, faire de nouvelles choses mais j’en ai pas le gout. Apres 10 mois de deuil devrais-je me sentir mieux? Je pense serieusement a aller voir un Psy….Merci de me lire j’avais besoin de le dire a quelqu’un surtout quelqu’un qui ne me connais pas

  • Bonjour j ai perdu mon père il y a 7 mois des suite d un cancer, en pleine période de covid.
    I’ a été hospitalisé 5 semaines pendant lesquels nous n avons pu le voir qu une fois. Les infirmières ne l aidaient jamais à répondre au téléphone. Il est ensuite rentré à la maison 3 semaines où l on. Vu son état se dégradé, le physique et le mental (crises de démence). Ce fut une période très dure où ma mère et moi avons lutté pour son bien être pour être avec lui au maximum.
    Il nous a quitté le 19 juin 2021. Les 1ers mois j ai fais un déni, avec des moments de lucidité ou j avais l impression qu on m enlevait un morceau de moi.
    Le 1er Noël est passé et depuis C est la chute physique alors que le mental va mieux.
    J ai des douleurs partout, une fatigue au réveil et toute la journée.
    On dirait que je traîne mon corps, que je survis. Ma mère est dans le même état que moi C est très difficile de se sentir sans force et avec une telle fatigue physique.

    Avez vous été dans cette situation ?
    Je vous souhaite à tous beaucoup de courage, je pense que si on est ici c est qu on en a beaucoup besoin.

  • J’ai perdu ma sœur le 28 octobre 2020, elle avait une leucémie, elle a été en rémission quelques mois. Mais la maladie est revenue plus forte. Elle aurait 58 ans le 23 février 2021. Je me sens brisée comme si on m’avait enlevé une partie de moi. Je suis fatiguée tout le temps, j’angoisse, je ne sors plus, c’est de pire en pire. Je voudrais sortir de cet état. Je vais commencer une psychothérapie.

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